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Nous écrire à : Essor Caudacien - B.P. 4 - 94510 La Queue-en-Brie

 

 

Etymologie.

 

A propos de l'origine du nom de la ville et du nom de certains lieux qui s'y trouvent ou l'entourent, là encore on a pu entendre et lire tout et n'importe quoi.

 

I - Origines du nom : La Queue en Brie.

Depuis longtemps, et même encore aujourd'hui, certains pensent que le nom de "La Queue-en-Brie" est d'origine gallo-romaine et signifie la fin de la Brie (Briegius saltus des Romains). Il est vrai, au fait près que beaucoup d'autres lieux de la Brie sont à même de revendiquer d'en être "la queue", qu'il n'était pas évident jusque-là de donner une autre explication.

Longtemps en effet, et jusqu'à il y a peu de temps, on pensait que l'appellation "La Queue", donnée à notre ville, découlait du terme latin Cauda (qui signifie la queue), que l'on trouve dans les plus vieux écrits concernant la ville. La queue de la Brie, peut-être, mais pourquoi là, d'autant que le découpage géographique et géologique du plateau Briard n'y a nullement la forme d'une queue ?...

Dès 1988 (création de la S.C.I.A.M.) certains de nos membres pressentaient reconnaître dans la Route Nationale 4 (RN4), une ancienne voie stratégique (romaine ou plus ancienne) bien que les répertoires officiels n'en fassent pas mention. Ils supposaient, par ailleurs, après avoir étudié les courbes de niveau des lieux considérés, qu'une seconde voie routière, aujourd'hui abandonnée, partant de la RN4 (ou la coupant), traversait la Forêt Notre-Dame et suivait l'axe Nord/Sud en direction de Melun. Deux événements allaient apporter du crédit à ces hypothèses.

En 1989, la Francilienne (A 104) était en cours de construction et plusieurs de nos membres purent constater, lors des travaux de terrassement du tronçon reliant l'échangeur de Brie-Comte-Robert à la vallée de l'Yerres, que les engins levaient d'énormes dalles de pierre, caractéristiques des voies dallées, pour les charger dans des camions qui les emmenaient à un concasseur, et cela, semble-t-il, sans que les autorités archéologiques ne s'intéressent au problème. Ceci nous confirmait cependant l'existence de cette seconde voie !...

Dans le même temps, il fut signalé à nos membres en mandat de Conseillers Municipaux, que des travaux de consolidation des bas-côtés de la RN4, sur la commune de La Queue-en-Brie, menaçaient de destruction une "borne révolutionnaire". L'examen de ladite borne nous apprit que celle-ci n'avait de révolutionnaire que des dessins et inscriptions qui masquaient à peine les inscriptions royales des bornes de la Grande Poste, et que celles-ci avaient été simplement portées sur une borne milliaire déjà existante !...

La preuve que la RN4 fut utilisée comme voie romaine nous était apportée !...

Dès lors nous étions autorisés à penser que le nom "La Queue" donné à notre ville est une mauvaise traduction non pas du latin "cauda" (qui signifie bien queue), mais du celte cauda qui signifie "fourche", et qui peut prendre la signification de "jonction", voire "croisement". Les récents relevés effectués sur le site caudacien nous confirment cette théorie.

Il est surprenant de constater le nombre de similitudes que présentent les anciens villages de La Queue-en-Brie et de La Queue-lez-Yvelines : noms identiques, aspects très proche des vallées, embranchement ou croisement de très vieilles voies routières. On pourrait aller jusqu'à se poser la question de savoir si ces deux villes, à l'époques des Celtes, n'appartenaient pas à la même tribu, c'est-à-dire celle des Parisii. Mais laissons à nos amis archéologues et historiens le soin d'en débattre !...

 

II - Origines des noms de certains quartiers de la ville.

Pour poursuivre sur l'étymologie des noms rencontrés, un quartier de la ville porte le nom de "quartier des Bordes", avec une "avenue des Bordes" et, dans les communes voisines, une "rue des Bordes", un "chemin des Bordes", une "ferme des Bordes" et une "fontaine des Bordes".

Des farfelus, qui se sont cependant prétendus "historiens" il y a de cela un peu plus de vingt ans, ont affirmé que l'appellation de "Bordes" provenait d'un lieu aujourd'hui démoli, situé sous les frondaisons d'une végétation luxuriante, éloigné des habitations du village, genre auberge ouverte à tous où en plus des boissons fortes il est possible d'y faire des consommations charnelles offertes par de charmantes pensionnaires, en un mot ce que par antinomie on qualifie de "maison close", c'est-à-dire un bordel !... Et que se serait l'élision du "l" final et sa transformation en "s" qui aurait donné l'appellation des "Bordes". Reconnaissons que ces théoriciens ne manquent pas d'imagination, à croire qu'ils firent partie des derniers clients !...

Plus sérieusement, des bordes sont un genre de fascines, comme des fagots tressés, que les paysans utilisaient, dans certaines régions, pour établir des passages dans les zones de marais. Nous savons que les marais entouraient la ville il y a encore deux siècles, l'hypothèse de l'utilisation de bordes se tient donc, mais dans ce cas, pourquoi l'appellation se trouverait-elle limitée à ce quartier alors que d'autres pourraient aussi la revendiquer ?...

Ce que nous savons aussi, c'est que le Roi Henri IV fit du fief de "La Queue" une chasse royale, qui le resta jusqu'à la fin de la monarchie, autour et alentours de la forteresse, dans la Forêt Notre-Dame.

A cette époque, le Château de Vincennes était demeure royale, et la route pour aller de Vincennes à La Queue est toute droite, en passant par le Pont de Joinvilles, mais elle fait quatre lieues !... On se rend donc à La Queue en carrosses ou à cheval, mais avec des chevaux de monte, puis arrivés aux écuries de chasse, on échange pour les chevaux réservés à cet effet ; ensuite, on se dirige vers la forteresse et les bois.

En étudiant le patois vendéen, on apprend que sous le vocable "les bordes" on désigne les écuries, mais - plus intéressant - en Charentes et en Gironde, l'appellation de "Bordes" est réservée aux écuries royales.

On peu donc raisonnablement penser que "la ferme des Bordes" fut aménagée dans ce qui restait (ou à l'emplacement) des écuries royales, que la "rue des Bordes" et le "chemin des Bordes" étaient les allées qui y menaient depuis les deux routes menant à Joinvilles (et à Vincennes), et que "l'avenue des Bordes" était l'allée qui reliait en ligne droite les écuries royales à la forteresse, en traversant le village de La Queue ou en le contournant.

 

Le nom d'un autre quartier de la ville a donné lieu à de nombreuses interprétations, le lieu-dit "La Pierre Lay".

Pour certains, l'appellation désigne un ancien lieu de culte celtique où aurait trôné un dolmen, une table de sacrifice !...

Il est vrai que les dénominations de "pierre lay" (ou laye) et "pierre foucrée" sont courantes en Vendée et en Charentes pour dénommer des monuments mégalithiques, mais uniquement des menhirs, où elles désignent respectivement les "pierres levées" (pierre lay) et celles qui n'ont pu conserver l'équilibre et sont tombées (pierre foucrée).

Concernant notre "Pierre Lay", ce qui est étonnant c'est qu'en fonction des lieux qui l'entourent et des époques, les dénominations changent ainsi que l'interprétation qu'on peut leur donner : pierre lay, pierre Rolay, pierlai, pierre aux layes, pierre aux lays, pierre au lait et pierre aux laits ?...

Ce qui peut être dit aujourd'hui en fonction des analyses dont nous disposons, c'est qu'à l'époque où furent érigés les monuments mégalithiques, la "colline" où se situe le lieu-dit "la Pierre Lay" n'existait pas !... Cette colline est entièrement artificielle mais il ne nous est pas encore possible d'en définir ni l'origine ni l'époque hormis qu'elle est postérieure au premier siècle de notre ère.

Alors d'où vient l'appellation "Pierre Lay" ?...

On peut penser, la "nappe phréatique" étant très proche à cet endroit de la colline, que la végétation qui s'est développée étant particulièrement luxuriante, au moyen-âge, où les cochons étaient élevés en liberté, ceux-ci avaient trouvé dans ce lieu une source importante de nourriture. Nous aurions donc tendance à privilégier l'appellation de Pierre aux Layes qui entre le mieux dans le cadre de nos connaissances actuelles.

 

Enfin, deux autres noms, bien que n'étant plus sur la commune, méritent une explication sur leur étymologie car ils sont liés à l'histoire caudacienne.

La ville du Plessis-Trévise, qui vient de fêter son centenaire, est un ancien hameau de La Queue qui s'était construit en limite de la ville, sur la route de Villiers-sur-Marne.

Le nom de cette ville est un nom composé qui aujourd'hui prête à confusion car ses constituants se réfèrent à deux époques très différentes. Tout d'abord, l'épithète "Trévise" se rapporte au Maréchal Mortier, Duc de Trévise, ancien Maire de La Queue (en-Brie) qui était propriétaire d'une grande partie des terres qui constituent aujourd'hui le territoire de la commune du Plessis-Trévise.

Quant au hameau du plessis, nom qu'il portait avant d'être élevé au rang de commune, il remonte au début du Moyen-âge et désigne le passage fortifié qu'il fallait alors franchir, au Nord, pour atteindre la Place Forte de La Queue. Nous avons localisé la position des anciennes fortifications aménagées autour de ce plessis.

Le deuxième nom désigne le "Pavé de Pontault".

Là encore, il nous renvoie au début du Moyen-âge où le Seigneur de La Queue autorisa un de ses Seigneurs vassaux à établir un "pavé", c'est-à-dire une place pavée entourée de boutiques et d'habitations, qui migra petit à petit vers le Morbras pour donner la commune de Pontault.

 

Le rapporteur, René Esselin, Président de la S.C.I.A.M..