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Les errements postaux.
Avant d'aller plus loin dans l'étude générale de l'histoire de la ville, il nous semble important d'apporter quelques précisions pour effacer les doutes que La Poste (à l'époque Poste aux Lettres puis P.T.T.) a semé dans l'esprit de certains.
Il faut savoir qu'au XVIè siècle déjà, La Queue (en Brie, mais qui ne l'était pas encore) avait un bureau de Poste.
En effet, à quatre lieues de Paris, la Grande Poste (déjà Poste aux lettres) avait un relais en bordure de la Route de Meaux (actuelle RN4).
L'étude des cachets et marques postales réalisée par les membres d'Essor Caudacien ne nous permet malheureusement pas de dater avec exactitude l'époque où fut installé le premier relais, mais on sait qu'il perdura jusqu'à la fin de ce système.
Le relais caudacien de la Grande Poste desservait tous les villages et hameaux du plateau jusqu'à plus de 10 kilomètres à la ronde, au Nord, à l'Est et au Sud.
Vers l'Ouest (vers Paris) la desserte s'arrêtait à la limite du plateau Briard ; la vallée, dont le village de Champigny, étant desservie par le Bureau de Joinville.
Lorsque la Grande Poste fut remplacée par le système de la Poste aux Lettres (système de transport et de distribution réservé uniquement au courrier et paquets postaux), même s'il fut créé de nombreux autres bureaux, La Queue resta longtemps Bureau Principal.
A cette époque, La Queue était dans le Département de Seine-et-Oise, mais son Bureau postal desservait toujours un certain nombre de villages situés en Seine-et-Marne, dont Pontault et son hameau Combault, et même Roissy-en-Brie et, durant un temps Brie-Comte-Robert. Dès lors on commença à voir apparaître quelques erreurs d'adressage qui situaient La Queue en Seine-et-Marne.
Mais le nombre d'erreurs augmenta considérablement lorsque l'Administration des Postes utilisa le Chemin de Fer pour transporter le courrier jusqu'à ses Bureaux principaux.
En effet, bien que le Chemin de Fer desserve le village de Champigny, les difficultés rencontrées pour relier Champigny au plateau Briard, notamment l'hiver, mais aussi les jours de fortes pluies, fit préférer la ligne de chemin de fer passant plus au Nord, celle desservant Roissy-en-Brie, pour transporter le courrier du plateau.
Roissy-en-Brie fut promu Centre de Regroupement du courrier et c'est son Bureau qui alimenta alors le Bureau Principal de La Queue.
Ceci explique que durant toute une période, jusqu'au développement de l'automobile et du transport routier, de nombreuses cartes postales, y compris dans leurs légendes, situent La Queue en Seine-et-Marne alors qu'elle a toujours été dans le Département de Seine-et-Oise puis, après le redécoupage des Département de la Seine et de la Seine-et-Oise en sept Départements, dans celui du Val-de-Marne.
Une autre information, liée à l'activité postale, doit être donnée pour mieux replacer le contexte.
Nous l'avons vu, c'est dans un passé récent que La Queue est devenue La Queue-en-Brie.
Même si au XIXè siècle (et dans quelques documents du XVIIIè siècle) on dénomme notre ville "La Queue-en-Brie", "Queue-en-Brie", "La Queue", etc..., il n'en demeure pas moins que son nom officiel est bien "La Queue" !...
Et ce furent uniquement les nécessités liées au trafic postal qui justifia le changement de nom.
Très peu de gens savent, à l'exception des philatélistes (reconnaissons leur là au moins une utilité), que jusqu'à l'avènement du Timbre-poste français le 1er janvier 1849, qui instaurait un montant faible et unique (ou presque) pour le transport du courrier, très peu de lettres étaient expédiées, et ce courrier, compte tenu de son coût exorbitant, était réservé aux gens fortunés, aux grandes sociétés ou à l'Administration qui avait pris soin de s'exonérer du port.
Pour l'anecdote, le coût d'expédition, par la Poste, d'une lettre de Paris à Marseille, représentait à peu près le salaire mensuel d'un ouvrier !...
La réforme des tarifs postaux rendue possible par l'utilisation du Timbre-poste permis de ramener le coût d'expédition d'une lettre, sur l'ensemble du territoire, en Franc constant, sensiblement à ce qu'il est aujourd'hui.
Il fallu malgré tout attendre une vingtaine d'années pour que le trafic du courrier se "démocratise", car le taux d'illettrisme à l'époque était relativement élevé.
L'augmentation du trafic postal nécessita donc de plus en plus une
meilleure information sur l'adresse du destinataire or, pour le Département
de Seine-et-Oise, entre autres problèmes d'homonymie, deux villages
ayant pour nom "La Queue", il fut décider de les "rebaptiser".
C'est ainsi que La Queue (de l'Est) devint "La Queue-en-Brie", alors que La Queue (de l'Ouest) devenait "La Queue-lez-Yvelines".
Le rapporteur, René Esselin, Président de la S.C.I.A.M..