AVIS DE L'ASSOCIATION ESSOR CAUDACIEN CONCERNANT LE PROJET DE REVISION DU PLAN D'OCCUPATION DES SOLS DE LA VILLE DE LA QUEUE-EN-BRIE - AVIS DU 5 AVRIL 2001.

 

 

POTENTIEL HISTORIQUE

 


L'étude du mobilier archéologique découvert permet de confirmer que l'histoire de la ville de La Queue-en-Brie débute au moins à la période pré-celtique où une importante colonie était implantée.

 

La période celte est très nettement marquée sur certains des différents relevés effectués, non seulement par la forme hexagonale de plusieurs structures mais aussi par leurs dimensions qui semblent mieux répondre à des multiples du pied celte qu'à des multiples du pied romain de la période à laquelle pourraient être imputées ces formes (4ème siècle).

La période gallo-romaine est elle aussi marquée sur les relevés. Elle a laissé un certain nombre de traces encore visibles tels des bassins collecteurs et leurs canaux qui, s'ils ont été réaménagés au XVIIIème ou XIXème siècle, conservent leurs caractéristiques, mais surtout "la fontaine" - sur laquelle la date inscrite indique l'année où un architecte fut chargé de sa restauration - qui est caractéristique des "fontaines-tours" moyenâgeuses que l'on sait avoir été construites sur les captations de résurgences de la période gallo-romaine.
Enfin, le nom même de "La Queue", donné à la ville, permet d'y retrouver une origine gallo-romaine, voire celte. En effet, quelques écrits de la fin du Moyen Age indiquent indifféremment, pour la commune, l'appellation de "cauda" ou de "la Queue" (traduction du sens latin de cauda), mais il se pourrait que le nom "cauda" ne soit pas d'origine latine mais d'origine celte où il signifie "la fourche" ou "le croisement". L'actuelle route nationale N°4 présente toutes les caractéristiques d'une voie romaine ou d'une voie stratégique de la période celte, non seulement par son tracé mais aussi par les bornes qui la balisaient et dont un exemplaire, récupéré au lieu-dit "la Croix Savary", orne actuellement le massif floral de la Place de La Tour. La récupération du socle de cette borne (toujours en terre à ce jour) permettrait de la dater avec précision. D'autre part, une seconde voie, parfaitement localisée entre Bry-sur-Marne et Melun passait par "le Plessy" et le lieu dit "la Croix Savary" pour rejoindre Marolles-en-Brie, Servon et Melun sur une partie du tracé actuel de la Francilienne et du A5b. Notons que les photographies réalisées à la fin du siècle dernier de la route nationale montrent bien que l'on est en présence d'une voie dallée qui a été simplement recouverte d'un revêtement de caillasses et sablon.

La période mérovingienne est connue puisque les fouilles qui ont été réalisées dans les années 70 ont notamment permis de localiser des sarcophages de cette période imbriqués dans les fondations de l'Eglise Saint-Nicolas, dans le Village et dont les squelettes sont au laboratoire départemental d'archéologie. Le G.N.C., lors de la sécheresse de 1976 avait localisé plusieurs tombes caractéristiques de cette époque en bordure de la route nationale N°4. Enfin, jusqu'à il y a encore peu de temps, le "pont" qui enjambe un des rus du Morbras, chemin de la montagne, était en fait constitué par des couvercles de sarcophages non sculptés et juxtaposés, démontrant une activité funéraire importante à cette époque.

La période médiévale est elle aussi très présente et a laissé de nombreux vestiges. Ceux de "La Tour", aujourd'hui classés, sont attribués à cette période où la Tour fut très certainement restaurée, aménagée et utilisée. Mais, d'après les spécialistes que nous avons rencontrés sur un autre site, elle pourrait dater des Vikings. En effet, un détail qui n'avait pas jusque-là marqué les personnes qui ont recherché son histoire, est que son soubassement est de forme elliptique or, à ce jour, seules deux autres tours à fondations elliptiques, de dimensions analogues, sont connues en Europe, dont une en France, et ont été attribuées par les spécialistes à la période viking.
D'autres vestiges de la période médiévale sont localisés dans la ville, mais les plus importants sont ceux de la forteresse caudacienne qui fermait la route de Paris à l'Est. Cette Place-forte (qui trône en tête du blason de la ville), conçue en étoile, s'étendait sur une surface considérable de la forêt Notre-Dame. On localise diverses structures annexes dès le carrefour actuel de la RN4 et de La Francilienne. Les premières structures d'enceinte, à l'Est, sont proches du "pavé de Pontault", et elles viennent jusqu'à quelques dizaines de mètres de la RN4 au Nord ; on peut les localiser, à l'Ouest jusqu'à la lisière de forêt à Noiseau avec des structures annexes à Sucy-en-Brie, et au Sud au delà du plissement de l'anticlinal avec des structures annexes réparties sur plusieurs niveaux jusqu'à Servon. Le décryptage des relevés actuels tend à identifier au moins trois niveaux d'enceintes concentriques dont le coeur était très certainement un monumental donjon sur le soubassement duquel est aujourd'hui construit le Château des Marmousets.
La Ferme de l'Hermitage, aujourd'hui inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, bien que de facture plus récente dans son aspect, présente, dans son concept, toutes les caractéristiques des fermes fortifiées médiévales. Les relevés effectués nous confirment qu'elle était partie intégrante d'un complexe beaucoup plus grand, en forme de triangle, limité au Sud par la RN4, à l'Est par un axe formé par la rue de l'Avenir et son prolongement vers le Nord jusqu'au Morbras, et à l'Ouest par un axe partant du carrefour de la Croix Saint-Nicolas pour rejoindre le Morbras en limite des bâtiments de la Ferme de l'Hermitage. Cet ensemble incluait donc le lieudit "La Pompe".
L'Eglise Saint-Nicolas, malgré de nombreuses modifications dues à diverses réparations et rénovations plus ou moins heureuses, conserve elle-aussi beaucoup d'aspects de la période médiévale.

Beaucoup de lieux sur la commune portent, quant à eux, la facture des XVIIIème et XIXème siècles. C'est le cas de la plupart des habitations du Village, et des anciennes fermes qui l'entouraient, caractéristiques de l'habitat rural et de bourg de ces périodes. C'est évidemment le cas aussi des quelques maisons bourgeoises que l'on y recense : villa des Tilleuls, villa de la Tour, villa de l'Hermitage, les deux maisons où vécut Henri ROUART (détruites par la Municipalité sans respect des procédures en cours et de la législation en vigueur), ferme du Triangle, maison "EDELINE", Château des Marmousets, Château des Murêts, ferme des Bordes, et quelques autres propriétés appartenant à des personnes privées.
Les études et recherches entreprises par certains membres d'ESSOR CAUDACIEN, en collaboration avec les descendants du nom d'Henri ROUART, permettent de mieux connaître "l'Histoire Caudacienne" de cette période qui couvre la fin de l'ancien régime, la Révolution Française, le premier et le second Empire.
C'est ainsi qu'ont pu être recensées plus d'une centaine de toiles de peintres célèbres qui représentent soit les maisons ROUART, soit leur parc, soit des vues diverses de La Queue-en-Brie qui est aujourd'hui considérée par les Historiens de l'Art comme un des berceaux de l'Impressionnisme. C'est ainsi qu'il a également pu être mis en évidence que de nombreuses personnalités du monde des Arts ont fait de plus ou moins longs séjours sur la commune, et notamment dans les fameuses maisons ROUART, tels Stéphane Mallarmé, André Gide, Paul Valéry, Edgar Degas, Edouard Manet, Claude Monet, Berthe Morisot, etc...
Mais avant eux, la ville avait reçu, outre "le Petit Caporal", un certain nombre de Maréchaux d'Empire tels Mortier (qui fut Maire de la ville), Lefebvre (Maire de Pontault), Berthier (propriétaire de Gros-Bois), Nompère de Champagny (ministre de l'Intérieur qui habita le Château des Marmousets), l'impératrice Joséphine de Beauharnais, sa fille Hortense de Beauharnais et le futur Napoléon III.
Le lavoir et l'abreuvoir aménagés sur le Morbras de part et d'autre de la rue Jean Jaurès ont été créés ou réaménagés à ces époques.

 

Comme on le constate, la ville de La Queue-en-Brie est loin d'être anonyme dans l'Histoire de France et dans l'histoire de la France, même si à certaines périodes, et pour diverses raisons on a tenté d'étouffer ce passé important.

 

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